Oraux

Adrien, Glen, Charlotte, futurs admissibles aux écoles de commerce, peut-être un compte-rendu de nos oraux intéressera-t-il les générations présentes et futures.

Aussi, pensez à venir en parler (ici) le moment venu !

Bon courage pour les révisions de dernière minute !

Entendu !
Pour moi, ce sera pas avant le 5 juillet.
Nous t'écoutons donc, Piotr :-)
Réactions, conseils, doutes ?

Bon, je m'y colle donc :-)

Compte-rendu des oraux de l'ENSAE et de l'ENS Cachan :

Tout d'abord, les oraux se préparent de très longue date, surtout ceux de Cachan. De très longue date, c'est-à-dire bien avant les résultats des écrits. Le tout n'est pas seulement d'y croire mais d'être prêt à réagir si une admissibilité inattendue vous arrive sur le coin de la figure : chaque année apporte son lot de surprises, et les admissibles ne sont pas toujours là où on les attendait, loin de là.
Même à ceux qui, ayant passé les écrits, sentent qu'une ou deux matières devraient les disqualifier pour la suite, je ne peux que conseiller de se préparer, au moins de façon minimale, aux oraux à venir. Les notes de l'écrit pèsent plus ou moins lourd dans le classement final selon les écoles (pas énormément pour l'ENS Ulm, d'autant que les notes d'oral à Ulm sont très volatiles, davantage à l'ENSAE et beaucoup plus à Cachan (17 coeffs sur 24)). Quoiqu'il en soit, la barre d'admissibilité et la barre d'admission sont souvent étonnamment proches, ce qui veut dire que les admissibles non admis sont principalement ceux qui, parce qu'ils ont fait l'impasse sur une matière ou parce qu'ils sont tombés sur un sujet ignoble le jour de l'oral, ont eu une note catastrophique dans une épreuve, qui leur a ruiné tout le reste.
Pensez donc à assurer le minimum syndical quoiqu'il en soit.

Ensuite, il est probable (et souhaitable !) qu'un nombre non négligeable d'entre vous croie, à bon droit, en ses chances de passer le cap de l'écrit. Il ne vous reste alors plus qu'à foncer.
Mais vers où ?

Hé bien voilà ce que les oraux de cette année m'ont appris :

- rien ne sert de courir, mais quand l'écrit est passé, il faut penser à combler les quelques trous qu'il reste, et vite. Le jury ratisse assez large dans ses questions d'oral, surtout si vous réussissez votre exposé, et voit très bien où sont vos faiblesses.

C'est évidemment sensible en maths, puisque de nombreuses lacunes sont récurrentes, ce qui permet au jury de poser des questions stéréotypées et assez déstabilisantes : "qu'est-ce qui permet de passer d'un endomorphisme à une matrice ?", "démontrez-moi qu'une série à termes alternés converge", etc.

NB : le jury de l'ENSAE n'est pas extrêmement au fait du programme de B/L, il le connaît dans ses grandes lignes mais pose parfois quelques questions hors-programme. Dans ce cas, n'hésitez surtout pas à souligner le fait qu'il s'agit de hors-programme. Si vous ne répondez pas à la question, on ne pourra pas vous en tenir rigueur, et si vous y répondez, ça le fait.

NB² : attendez quand même d'être sûr de vous quand vous dites une chose pareille. Le but du jeu n'est pas d'accuser le jury de vous avoir posé des questions légitimes mais auxquelles vous ne savez pas répondre. D'où la nécessité de bien connaître chaque point du cours, parce que l'ENSAE tire souvent dans les coins du programme, du moins cette année.

- l'oral principal de l'ENS Cachan consiste en une leçon (ie un sujet sec) sur la spécialité que vous n'aurez pas choisie à l'écrit (socio ou éco). Bien entendu, vos révisions pour les écrits auront principalement porté sur l'autre spécialité. Pour autant, ne vous laissez pas submerger par le stress au lendemain des écrits. Pour en avoir parlé avec beaucoup de camarades, je peux vous dire que personne ne se sent vraiment prêt à affronter une matière qui semble inconnue au regard du travail réalisé dans l'autre.
Calme et méthode sont les seuls moyens de surmonter cette peur, nous a-t-on répété pendant que l'on préparait les oraux. D'abord se donner un bagage minimal dans chaque partie du programme : les Aide-Mémoire sont là pour ça.
Ensuite approfondir en sachant où chercher et à qui s'adresser : vous avez toute l'année pour découvrir où grappiller des informations intéressantes sans passer votre temps à switcher entre 25 manuels et 40 sites Internet. On dira ce qu'on voudra, mais une fois les bases acquises, la Documentation Française et Wikipédia sont de bonnes sources en matière de théories économiques pas forcément très connues mais souvent réutilisables. En ce qui concerne la socio, l'Aide-Mémoire de Sciences Sociales est assez touffu pour vous être utile au moins un moment.
Pensez à réunir suffisamment d'exemples, plutôt historiques en éco (Berstein et Milza conviennent pour ça), plutôt d'actualité en socio (LeMonde.fr ou autres).

- grande découverte de cette année, que je dois entre autres à Pierre-Alain et à mon prof de SES : les sociologues de Cachan (notamment Pierre-Paul Zalio, directeur du département et jury d'admission, ie tortionnaire sur sujet sec) aiment beaucoup la méthodologie et la référence aux pères fondateurs de la sociologie. Pour l'HPS, l'ouvrage de Mendras et Etienne (googlez leurs noms, vous trouverez) est très utile, surtout sur Durkheim et Weber. En ce qui concerne la méthodo "technique", les polycopiés de m'sieur Buisson sur les outils statistiques sont vraiment très bien. Mais ce dont le jury de socio de Cachan est surtout friand, c'est l'épistémologie. Dilthey, Weber, Bachelard, Durkheim, Passeron, Bourdieu vous seront utiles dans une grande partie des sujets.

Exemples de sujets de leçon Cachan (ou dans l'esprit) faisant référence aux pères fondateurs et/ou à la méthodo :

"La typologie des modes de dominations de Weber aujourd'hui"
"Expliquer, décrire et prévoir sont-elles les trois tâches de la sociologie ?" (en gros)
"Le sociologue : expert ou critique ?"
"Mesurer = quantifier ?"

Donc soyez prêts à traiter des sujets très centrés sur le nombril de la socio, d'autant que ces sujets ne font d'ordinaire pas partie des révisions que l'on fait pour l'épreuve de SES.

- grand danger des leçons de socio Cachan : les sujets d'actualité. "Les statistiques ethniques : enjeux sociaux et enjeux sociologiques", "Les formes de la démocratie participative", mais aussi "Assiste-t-on à une transformation des figures de l'Etat ?"
Oui, ça fait peur. Mais avec du travail, on arrive rapidement à cerner les points communs entre ces sujets, et un travail soutenu sur l'épistémo et les sujets spécifiques à la socio, qui ont une faible probabilité de tomber à l'écrit de SES (comme la famille, hin hin hin), permet de s'en sortir. Et compte tenu de la difficulté des sujets, "s'en sortir", ça veut dire taper dans la note à deux chiffres presque à coup sûr, et dans la grosse note, encore.
L'an dernier, PA est passé sur les statistiques ethniques, a pondu un plan brillant et a eu une note tout à fait déraisonnable (18 ou 19, il confirmera).

- l'oral lui-même se déroule ainsi : 15 minutes d'exposé, 15 de mise à mort Ce n'est un scoop pour personne, le jury revient sur certains points de l'exposé et pose des questions pour rectifier le candidat et/ou tester sa culture sociologique ("quelles sont les variables retenues par Durkheim dans son étude sur le suicide ?") ou sa capacité à réagir en sociologue une fois mis en situation ("quel type de questionnaire élaboreriez-vous pour mesurer telle ou telle pratique ?"). Les rapports du jury (qu'il faut absolument consulter, soit dit en passant) mettent chaque année l'accent sur le fait que la capacité de raisonner en sociologue (grossièrement, ne rien tenir pour évident, avoir conscience des biais (idéologiques ou statistiques), écarter les prénotions et se regarder le nombril) est absolument centrale dans l'évaluation du candidat.

- quid de l'éco Cachan ? Ayant préparé la socio pour l'oral, je ne suis pas le mieux placé pour en parler. Toutefois, comme cette épreuve fait aussi partie de la série d'oraux de l'ENSAE, il est important d'en dire quelques mots (je compte sur Charlotte ou un cube/ex-cube pour compléter).
Cette année, le jury d'éco a introduit une nouveauté : à la fin de l'entretien, il propose au candidat une série de chiffres (ou un chiffre unique) sans rapport direct avec ce qui précède et lui demande de commenter ce qu'il voit (ou entend).
Par exemple, le rapport Patrimoine/PIB en France en 1970 et 2009 a augmenté, pourquoi ? Indication : le taux d'épargne n'a pas significativement augmenté sur la période. Réponse attendue : c'est un effet nominal dû à la hausse des prix de l'immobilier.
Quant à l'exposé lui-même, il porte sur des sujets souvent plus accessibles que les sujets de socio : "Consommer aujourd'hui / consommer demain" ou "La politique monétaire est-elle efficace ?", par exemple. Raison de plus pour se méfier : on peut raisonnablement penser que les concurrents d'H IV ont eux aussi appris leur cours, et qu'il ne suffira pas de parler de l'arbitrage intertemporel du consommateur dans le modèle de Fisher pour faire décoller la note. Des références historiques, des illustrations graphiques (il y a toujours un tableau dans les salles d'examen) et une connaissance précise des théories adaptées et de leur postérité sont les bienvenues dans un exposé d'éco.
Toutefois, de tels sujets sont aussi des aubaines, car il est alors facile de sauver les meubles, pour peu que vous comptiez faire la différence sur d'autres matières (pourquoi pas les maths, puisque l'épreuve concerne aussi les admissibles à l'ENSAE).

- conseil pratique : les plans en deux parties sont parfois très fonctionnels et tout à fait acceptés en éco. En socio, on s'en tient en général à une forme plus académique.

- le dossier Cachan est une épreuve assez ignoble ; j'avoue n'avoir aucun goût pour ces blocs de données à ingurgiter/mastiquer/régurgiter devant le jury, ni aucun don pour la chose. Je laisse donc à quelqu'un d'autre le soin de commenter cette épreuve. Deux remarques, quand même :
- ici encore, la méthodo est appréciée : l'idée principale est de parler davantage du dossier que de son contenu, de "montrer comment le dossier est fait". Les deux articles ont parfois un rapport direct (continuation, citation, etc.) ; plus souvent, il s'agit de faire le lien entre les deux et de montrer comment le sujet est traité, en distinguant bien les horizons théoriques et les parti-pris méthodologiques des deux articles, en n'hésitant pas à taper un peu dessus si c'est pertinent.
- le dossier peut porter sur un thème transversal et les deux articles peuvent relever de disciplines tout à fait différentes ; pensez à marquer ceci le cas échéant, d'autant que le jury est composé de deux spécialistes dans des domaines différents (éco, histoire ou socio) et que chacun vous saura gré de ne pas squeezer la part faite à sa discipline dans le dossier.

- l'épreuve de dossier fait peur, et on craint généralement de ne pas tenir 30 minutes ; sachez que le jury tolère parfaitement les prestations de 25 minutes, voire même un peu moins si elles sont denses et pertinentes.

- les langues : pour moi, l'Anglais. Epreuve amusante consistant à écouter un document audio (de 4 à 6 minutes en théorie, cette année le mien durait 3 minutes) et à en parler dans un exposé en deux parties, la première pour restituer ce que l'on a compris du texte (cf rapport du jury), la deuxième pour commenter la chose. Le thème est relié d'une façon ou d'une autre à l'actualité politique, économique et/ou sociale de la GB ou des USA ; l'extrait provient généralement du Best of Today de la BBC ou de d'une émission podcastable de NPR News (Voice of America), donc n'hésitez pas à vous entraîner sur des podcasts, avec peut-être la chance de tomber sur un extrait déjà étudié, sachant que le choix n'est pas si gigantesque que ça.

- les maths, enfin : à l'ENSAE, les sujets sont corsés, c'est le moins qu'on puisse dire. Ulm a décidé de donner des sujets moins difficiles cette année, c'est donc à l'ENSAE qu'on doit les pires prises de tête. Outre le problème du hors-programme déjà évoqué, on est parfois un peu interloqué lorsque l'on passe les oraux de l'ENSAE. Deux oraux sont prévus, l'un portant sur l'algèbre et l'analyse, l'autre sur les probas (non exclusivement, d'ailleurs). L'un des deux examinateurs refuse d'aider les candidats en difficulté, ou alors leur fait bien sentir que ça leur fera perdre un paquet de points. Résultat : on bloque pendant cinq minutes sur du hors-programme parce que ce sinistre individu prétend que ce qu'il nous demande rentre dans le cadre du cours.
Le déroulement de l'oral proprement dit est le suivant : vous avez une demi-heure pour préparer deux exos (une planche ENSAE est à peine plus courte qu'une planche Ulm), vous dites en arrivant ce que vous avez réussi à faire (enfin avant vous dites bonjour, quand même) puis vous le présentez. Contrairement à l'année dernière, l'examinateur a bien voulu que je saute d'un exercice à l'autre et d'une question à l'autre pour lui montrer en bloc ce que j'avais fait ; surtout ne vous laissez pas perturber par ses remarques (si remarques il y a), dites-lui que vous voyez où est le problème mais que vous souhaitez revenir sur cette question un peu plus tard, car tout ce que vous ne présentez pas est perdu !
La bonne nouvelle, c'est que les sujets de l'année prochaine (et des suivantes) ne seront sans doute pas aussi difficiles que ceux de cette année, puisque tous ceux que j'ai croisés à la sortie des oraux m'ont dit qu'ils n'avaient fait qu'une question au maximum, ce qui ne facilite pas la notation, il faut l'avouer.
Autre bonne nouvelle : il est facile de faire la différence sur des sujets infaisables comme ceux-ci. Ayez l'air à peu près confiants, restez ouverts aux conseils et aux remarques de l'examinateur, soyez sympas avec lui (surtout pas sur la défensive, même si pour le coup il n'est pas là uniquement pour vous aider), ne dites pas de bêtises, ne bafouillez pas une réponse que vous savez fausse en espérant qu'il ne l'entendra pas, sinon il rebondira dessus et vous fera faire votre autocritique, ce qui est humiliant et fait perdre du temps. Réfléchissez en silence, trouvez comment présenter ce que vous réussissez à faire et faites-le proprement, c'est tout ce qu'il vous faut pour passer la barre du 10, même si votre niveau en maths est faible. Pourquoi ? Parce que la notation est en partie différentielle : trois candidats passent sur la même planche ; si le premier fond en larmes, si le deuxième tente d'éborgner le jury avec une craie et si vous réagissez à peu près correctement au tableau, le choix est vite fait.


Pour finir, même si c'est sans doute moins utile, mon ressenti par rapport aux différentes épreuves que j'ai passées :

- en socio, Zalio louche. Liza m'avait prévenu, mais quand même, c'est perturbant. Si vous passez avec lui à Cachan, fixez son nez, sinon vous ne savez jamais s'il regarde à gauche, à droite, ou s'il vous regarde. Ou les trois.
- l'un des deux jurys de maths était très sympa ; qui plus est, ils changent régulièrement, donc n'allez pas à l'ENSAE avec la peur au ventre. Quoiqu'il en soit, prenez la température rapidement, mais généralement, je pense que les conseils ci-dessus sont à prendre pour tous les sujets de maths un peu durs.
- ne faites pas attention à ce que font vos voisins dans les couloirs. Une H IV révisait des choses très pointues sur la sociologie du corps pendant que j'attendais pour passer mon oral ; ça peut paraître impressionnant au premier abord, mais quand on sait que les attentes à Ulm (socio du corps, justement) ne sont pas du tout les mêmes à Cachan (méthodo-épistémo, principalement), on relativise.
- quelle que soit la qualité de notre prestation, on ne peut être sûr de rien. Il y a tous les ans des candidats qui passent tout juste la barre d'admissibilité et qui raflent les premières places à l'oral, surtout à Ulm, et inversement, des candidats bien classés à l'écrit qui se vautrent lamentablement par la suite, donc ne laissez surtout pas vos premiers oraux vous miner pour la suite.

C'est à peu près tout ; il ne me reste qu'à souhaiter de bonnes vacances à tous ceux qui en profitent déjà ou vont bientôt en profiter (ie à Omega\{Glen}), et un bon courage pour ceux qui rempilent l'année prochaine !

Fleuve, mais édifiant ! Un grand merci à toi Pierre, on l'apprendra par coeur pour se donner du courage l'année prochaine, et on le fera réciter aux futurs hypos lors de la soirée d'inté ^^

Au fait, tu aimes pas les sociologues non ?

Si si ; je trouve leur tendance à réflexiviser bien plus fondée que celle des poètes, chez qui la self-reference est quasiment systématique. Toutefois, tendance il y a, et si, à l'instar de celle des historiens, elle est louable, elle fait forte impression dès lors qu'on s'intéresse un peu à la discipline.

Un petit ajout à ce que j'ai dit au sujet de l'éco Cachan : je suis tombé sur "Pourquoi le modèle d'offre globale - demande globale a-t-il remplacé le modèle IS-LM dans la détermination de l'équilibre macroéconomique ?" ; c'est un sujet très technique et qui fait très peur, donc ne vous méprenez pas : les sujets d'éco Cachan ne sont pas tous des sujets de cours, il y a aussi des sujets plutôt ancrés dans l'actualité, etc.
D'ailleurs, pensez vraiment à consulter les rapports du jury et à préparer les sujets (tous les sujets !) donnés l'année précédente, c'est on ne peut plus instructif.
Pour info, le rêve de Guy Gilbert, jury d'éco jusqu'à cette année, était de donner "Le tableau économique d'ensemble" en sujet sec. Un élève bien préparé sur le sujet aurait facilement décroché un 17.

Ca y est, cette fois j'ai fini :-)

Bonjour à tous !

Bien que n'ayant pas été reçu, je posterai sans doute mes impressions ici dès que j'aurai mes résultats, en espérant que ça serve pour ceux qui passeront après moi.

Je pense qu'il serait utile que les cubes donnent, dans un autre sujet, des conseils pour le travail à fournir durant les vacances voire pendant l'année pour guider les autres élèves.
Bien sûr, et c'est la principale chose que j'ai apprise je crois, chacun a son rythme, des méthodes qui lui son propre et chacun fait ses propres expériences qui sont particulières auplus haut point et souvent aussi intimes que mystérieuses. Néanmoins je pense que des conseils avisés pourraient éviter de faire des erreurs (lire tout Platon en deux mois en sautant les passages qu'on ne comprend pas...) ou mieux donner des idées de travail, des pistes qui ont permis à quelqu'un, un jour, de réussir, dans une certaine mesure.
Je sais à quel point il est angoissant de se sentir lâché pendant l'été en se demandant ce qu'on doit faire, ce qu'on doit lire. Je sais aussi, qu'on ne retient rien de ces conseils, si ce n'est des impressions, ou des petits de phrase sans importance qui, plus tard, prendront un sens capital...

Salut à tous !
Bon je n'ai pas été pris à l'ENS Lyon, mais comme j'étais le dernier admissible, je n'avais que très peu de chances d'être pris.
Moralité : cartonner à l'écrit est quand même une condition essentielle de succès ...
Je vous conterai mes péripéties plus tard, qui débouchèrent sur des notes catastrophiques en éco et histoire (l'une étant plus surprenante que l'autre...)

Quant à moi, j'ai été admis 12è à l'ENS Cachan en étant avant-dernier admissible (à un point sur 260 du dernier).

Moralité : comme je le disais plus haut et comme le dit Glen, l'écrit a un poids très lourd dans certaines écoles (surtout à Cachan et à Lyon, puisque peu d'oraux pour beaucoup d'écrits). Mais rien n'est joué avant la dernière batterie d'épreuves, sauf si Paul le poulpe l'a prédit.

Courage à tous les jeunots qui liront ça !

Compte-rendu oraux ENS LSH 2010

Bonjour à tous !

Comme promis il y a de cela près de deux mois, je vous rends compte de ce que j'ai vécu lors de mes oraux d'admission à l'ENS LSH les 6, 7 et 8 juillet derniers.

Avant tout, je tiens à signaler que le cadre de la résidence étudiante de l'ENS LSH est optimal pour passer des oraux voire y vivre toute l'année. Les futurs admissibles, je vous conseille donc fortement de réserver une chambre sitôt l'admissibilité constatée, même si vous êtes aussi admissibles aux autres ENS et que vous n'avez pas que ça à faire de vous préoccuper de Lyon !

A l'ENS LSH, rares sont les admissibles (comme moi) qui ne l'ont pas été à Ulm aussi. J'avais donc nécessairement un moins bon classement que la plupart des autres admissibles. Néanmoins, le major de cette année a eu d'excellentes notes à l'oral et des notes moyennes à l'écrit !

Voici d'ailleurs son témoignage récolté (sur le vif) en exclusivité sur F***b**k :

"Je viens de Toulouse (lycée Saint Sernin)... Une ville trop souvent absente des stats des grandes écoles !!
En fait, j'ai eu beaucoup, beaucoup de chance à l'oral, parce que je n'étais pas DU TOUT bien classé à l'écrit (36ème)... J'ai eu 13 en Histoire, 16 en Espagnol, et deux 17 en éco et socio.
[...] Mes résultats à l'oral ont été une vraie surprise, parce que je croyais avoir raté l'histoire et la socio... Pas trop trop surpris pour les deux autres, mais crois-moi ou non, j'étais tellement désespéré par mes oraux que j'avais envoyé à tout mon répertoire (prof compris !!!) un message disant que je n'aurais pas Lyon, à cause de mes oraux !!!!!!!!!!!!"

Cet extrait montre bien une chose : rien n'est jamais perdu, et quand on est admissible, on a toujours toutes ses chances. Et quand on croit avoir foiré, on a encore toutes ses chances.

A Lyon, on passe 4 épreuves à l'oral (Histoire ou Géo, Eco, Socio et LV).

HISTOIRE :

Lors de la première épreuve orale, on est extrêmement tendu, il faut donc comprendre tout de suite comment tout marche.
Il y a une salle de tirage, une salle de préparation, une salle d'oral, et il faut les repérer pour ne pas se perdre. Toutefois, en cas de retard à la salle de tirage, pas de panique : tout est calculé pour qu'on prépare en 1h montre en main, ie qu'on passe une heure dans la salle de préparation. Ca peut paraître bête à dire, mais pour ceux qui n'ont jamais passé d'oraux, il faut le savoir. Par ailleurs, tout le personnel est serviable, aimable et professionnel. Les lieux ne sont donc ni désagréables ni hostiles. Seulement, il faut parvenir garder son calme et en particulier durant la préparation.
Mon sujet était donc : "L'ALLEMAGNE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES DE 1945 A 1973".
Ma note a été effroyablement basse compte tenu de ce que j'espérais. Apparemment, il fallait construire l'exposé autour de la doctrine Hallstein. Si vous voulez un corrigé du sujet, tapez le dans Google et vous aurez tout. En revanche, j'aimerais insister sur le fait que le jury semble vouloir extraire toute connaissance du cerveau du candidat, plus ou moins lointaine du sujet. Il bombarde de petites questions, lesquelles n'ont pas permis pour mon cas de redresser réellement la barre. (Du genre on m'a posé plein de questions sur la Shoah, sur la solution finale, sur les grands procès de la période...)
Il ne faut pas du tout s'étonner de la placidité du jury ; celle-ci (sauf certainement en langues) ne laisse présager d'aucune évaluation sur le moment, selon le témoignage de maints autres candidats.


SOCIOLOGIE :

Un jury très sympa, qui ne fait pas sentir au candidat qu'il est dans un concours. Je suis tombé sur "Les conflits du travail", c'est un sujet sur dossier documentaire. Je m'en suis pas trop mal sorti. Leçon n°1 : lire encore plus que d'habitude les rapports de jury de sociologie. Les attentes sont légèrement différentes de celles des autres ENS.
Il n'est pas nécessaire qu'un vaste apport théorique soit fourni. En revanche, l'analyse du dossier doit être vraiment fouillée (discussion des sources des enquêtes, hypothèses, confrontation des documents etc...)
Ils attendent un travail d'investigation, qui peut s'articuler autour d'une grille théorique, mais dont doit principalement transparaître l'esprit chercheur, fin et curieux du candidat.
Pour ce qui concerne mon sujet, une référence incontournable selon eux serait la description des conditions d'émergence ou de non-émergence de l'action collective par Albert O. Hirschman (Exit, voice et loyalty).

ECONOMIE :

Mon oral le plus catastrophique. J'ai été totalement déconcerté par le sujet ("Le financement de l'économie"), disposant pourtant de beaucoup d'outils pour y répondre. Le jury est aussi très sympa, c'est juste que j'ai été mis à mal lors de ma préparation par l'étape "construction d'un exposé" et "rapport concepts/données du dossier".
Les sujets de l'ENS Lyon sont extrêmement classiques (et je pèse mes mots). Quiconque plus habile que moi en économie (et ce n'est en somme pas compliqué) aurait gratifié le jury d'une prestation brillante, voire exaltante.

ANGLAIS :

Mon oral "détente" a été agréable au plus haut point, qui s'est, à mon plus grand bonheur, soldé par une bonne note. Le jury est convivial, se met en phase avec le candidat, ne tient pas compte des éventuels bafouillages du candidats, mais s'attache à évaluer le niveau général de la langue et le fond de ce qui est dit. Par une aubaine insoupçonnée, c'était le seul oral où un public (qui riait de mes blagues) témoignait de ma performance.
Une conversation s'établit donc rapidement avec le jury et il suffit de jouer le jeu, rattisser par-ci par-là dans la vaste culture dont tout B/L ne manque pas de disposer.


CONCLUSION :

Les oraux de l'ENS LSH sont abordable pour qui a un niveau correct en Economie et Sociologie. Nous sommes extrêmement bien préparés à cet exercice, d'autant que les sujets n'ont rien d'extravagant. Si vous êtes admissibles à l'ENS LSH, jouez votre carte à fond, et dites-vous bien que dans tous les cas, vous ne vous dirigerez pas vers une vierge de fer, mais au pire passerez un moment détendu sous le soleil lyonnais. Je précise cela non pas pour abordez ces oraux en dilettante, mais surtout pour désamorcer la pression.

Bon, je fais un peu tache après les admissibles aux ENS, mais j'ai passé des oraux à Audencia, et comme j'en ai marre de réviser de l'économie, je voudrais juste dire deux mots là-dessus.

Je trouve que ce qu'a dit Glen sur la pression est très juste : après les 5000 épreuves de concours, on a l'impression que plus rien ne peut nous angoisser, ce qui est faux. En face d'un examinateur, la tension monte quand même. Mes trois oraux se sont déroulés sur une journée, et sont allés de mieux en mieux à ce niveau, donc il faut juste être au courant du stress potentiel et le désamorcer au bon moment (facile à dire).

Les résultats étaient le 15 juin, mes oraux le 22, donc peu de temps pour s'organiser (aller sur NANTES quand même). Les élèves de l'école sont très sympas et hébergent les étudiants qui le désirent, il paraît que c'est une bonne idée de le faire (cf Lucie). Toute la journée, ils sont là pour s'occuper de vous, vous amener aux salles, vous expliquer ce qu'ils font, etc.

J'ai eu un oral d'anglais le matin : 20 minutes de préparation sur un texte nul (les effets de la technologie sur l'homme mais en pas intéressant), une demi-heure de passage dont 10-15 minutes d'exposé je crois. Une seule examinatrice, américaine à mon avis, très sympa. Le principe dans les écoles de commerce est de vous faire parler de vous, donc sachez dire "je suis ouvert aux autres cultures et pourrais travailler à l'étranger" en plein de langues. Le but est de montrer que vous pouvez avoir une conversation.

Une heure plus tard, oral d'allemand, même principe avec un texte sur les néo-nazis (que mon examinateur a critiqué pour moi en disant qu'il en avait marre des textes sur le nazisme en général). Les textes d'allemand demandent une connaissance historique plus importante que les textes d'anglais, mais le but est aussi de parler. Examinateur sympa aussi, qui m'a accordé la moyenne alors que j'avais fait des fautes indignes d'un élève de quatrième (qu'il m'a demandé de corriger à la fin de l'oral pour décider de ma note).

Après le repas et deux heures d'attente, j'ai fait partie de la dernière fournée des entretiens de personnalité. Choix parmi deux sujets (j'ai pris "L'inattendu", il y avait aussi une citation qui ne me disait rien). Une demi-heure de préparation et 5-6 minutes d'exposé. Le traitement du sujet est totalement libre : j'ai choisi de le traiter un peu comme en philo, puis de montrer que je savais plein de trucs en rapport avec le projet dont je voulais parler. C'est toujours bien si vous pouvez relier le sujet à un aspect de la vie en entreprise (questions posées : "Quel est le rapport de l'inattendu avec l'entreprise ?" "Comment gérer l'inattendu, par exemple quand vous voulez embaucher quelqu'un ?"). Deux examinateurs ici, un allemand prof de jesaisplusquoi, et un consultant en cession d'entreprise (faites semblant de trouver ça passionnant). On a donc discuté de l'inattendu, puis de moi, de ce que j'attendais d'Audencia. Question posée : "Pourquoi Audencia devrait-elle vous accepter ?" Le point que je voudrais souligner est qu'on n'est pas obligé de mentir pour que l'oral se passe bien. C'est sûrement différent à HEC par exemple, mais les examinateurs ont très bien accepté mon absence de réponse à cette question, ou que je leur dise que je n'étais pas sûre de vouloir Audencia par-dessus tout. L'essentiel est de montrer qu'on est ouvert et qu'on est capable de se tenir en société.

C'est à peu près tout ce que je voulais dire, je réponds volontiers à toutes les questions possibles.

A mon tour de vous donner un petit bilan de mes oraux dans les ecoles de commerce (j'avais tout noté au fur et à mesure). C'est encore un peu tot peut-etre, mais ca pourra etre bien utile au moment de la preparation des oraux (et comme d'ici la j'aurais oublié...). Je sais que moi ca m'aurait vraiment aidé l'an dernier. Voilà, pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis maintenant à l'EM Lyon (en vacances, en train de bosser sur un projet de recherche appliquee en sciences sociales sur les critiques de cinema et pars jeudi a paris interviewer les critiques du masque et la plume...et oui, en ecole de commerce on fait pas que du commerce !).
Je serai au forum a Thiers le 20 novembre mais si vous avez des questions, n'hesitez pas !
Mon mail : luciebraverman@gmail.com

Voici donc le compte-rendu de mes oraux (je l'ai aussi envoyé a Mme Leroy) :

• AUDENCIA :
- Anglais : texte extrait du NYT sur l’hégémonie américaine, politique exterieure interventionniste. Le jury m’a posé quelques questions sur mon projet, « pourquoi cette école ? », « si je vous donnais beaucoup d’argent, ou iriez-vous, qu’en feriez-vous ? ».

- Espagnol : article extrait d’El Pais, sur le fossé qui se creuse entre un monde « virtuel » (riche) et un monde « réel » (les plus pauvres) en Espagne. Pas de questions personnelles, le jury a préféré rester sur le texte. Il m’a d’ailleurs demandé de commencer mon oral par la lecture d’un passage du texte.
- Entretien : petit sujet à préparer pendant 30 minutes (et à exposer au tout début de l’entretien durant 5-6 min). J’avais le choix entre « A chacun selon son mérite » et « Parler ou se taire ? » (j’ai choisi le second). Apparemment, les jury d’Audencia sont connus pour etre tres gentils (c’était mon cas). Questions classiques : « pourquoi une école de commerce ? », « pourquoi Audencia ? », « quels stages avez-vous faits ? », « quels sont vos hobbies ? »... Se préparer à la question finale qui intervient souvent : « avez-vous des questions à poser au jury ? » et « quelle question auriez-vous aimé qu’on vous pose ? ». 15/20

• EM LYON :
- Anglais : texte sur les femmes, auteure optimiste (trop à mon avis) sur leur situation actuelle
- Espagnol : Mexico : 1ère ville d’Amérique Latine à autoriser le mariage homosexuel

- Entretien : choix entre deux sujets, une citation et un « theme ». J’avais le choix entre « La presse doit-elle se passer de la publicite ? » et « La liberte de la presse ne s’use que si l’on ne s’en sert pas » (j’ai pris le deuxieme). Preparation de 40 min, exposé de 5 min en début d’entretien, puis discussion avec le jury. On m’a interrogée sur le type de presse que j’aimais lire (en dehors de la prépa), sur les livres que j’aime, mon siecle littéraire préféré... Pas mal de questions sur la prépa litteraire. Autres types de questions auxquelles il faut être prêt a répondre et qui m’ont été posées :

Qu’est-ce qui provoque votre indignation dans la vie ?
Quelle association de l’école vous intéresse ?
Dans quel pays aimeriez-vous vivre et pourquoi ?
Quel fait d’actualité vous a marqué ?
Où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Qu’est-ce qu’être un manager pour vous ?
Qu’est-ce que vos amis pensent de vous ?
Supportez-vous l’autorité ?
Il reste un peu de temps, quelle question auriez-vous aimé qu’on vous pose ? (toujours être prêt à répondre à celle-ci !)

• ESC TOULOUSE :
- Espagnol : l'isolement du régime cubain, orlando Zapata, etc…
- Anglais : la science utilisée pour détecter les faux medicaments
- Entretien : sujet choisi :"être un homme à principes"
questions :
Our vous voyez vous ds 10 ans ?
Quels obstacles avez vous rencontré ?
Dire qqch au jury pour qu'il se souvienne de vous dans 3 semaines ?
Si vous ne pouvez pas réaliser votre projet professionnel actuel, quel autre projet envisagez-vous?
Livre qui vous a plu en khâgne ? personnage auquel je m'identifie ds un roman ?
Quel genre de musique écoutez-vous?
Citez un animal (!), un monument ou une personne à laquelle vous vous identifiez

• ESC GRENOBLE :
- Espagnol : article de presse sur le fait que les Casinos soient autorisés au Liban, alors que c’est interdit par l’islam (le Liban est le seul pays du Moyen-Orient où les jeux d’argent sont autorisés)
- Anglais : la corruption en politique, la place des lobbys aux Etats-Unis
- Entretien : l’entretien de Grenoble est assez original : préparation d’un sujet pendant 30 min (comme partout), passage de 5 min devant le jury puis, pendant 10 min, « interview » d’un membre du jury (préparer des questions à lui poser), avec une synthèse de 1 min à la fin. Puis 15 min d’entretien classique. Sujet que j’ai choisi : « Le poids des mots, le choc des photos ». Questions qui m’ont été posées :
Pourquoi l’ESC Grenoble ?
Quels stages avez-vous fait ?
Où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Pourquoi une école de commerce après la B/L ?

• EDHEC :
- Espagnol : texte sur le fait que les livres de grammaire espagnole sont des « best sellers » en Amérique Latine, enthousiasme de la part de la journaliste qui voit dans ce succès un signe d’intéret pour la langue, facteur d’union.
- Anglais : article sur les femmes et leur pouvoir croissant dans l’entreprise
- Entretien : le plus difficile que j’estime avoir passé : 40 min d’entretien sans sujet à preparer avant. Le jury : deux personnes du monde de l’entreprise. J’ai eu beaucoup de questions sur le questionnaire qu’on doit remplir avant de venir à l’EDHEC. On a visiblement voulu me « tester », savoir si j’étais vraiment faite pour travailler en entreprise. Types de questions :
Si vous etiez a la tete d’un théâtre et que vous deviez choisir entre faire représenter une pièce que vous adorez mais qui ne fera pas rentrer d’argent et une pièce que vous estimez être nulle mais qui attirera le public, que faites-vous ?
Le monde de l’entreprise est un monde dur et parfois violent, saurez-vous y faire face ?
L’esprit de performance de l’entreprise doit-il seulement servir le client ? et l’actionnaire ?
Pourquoi pas Sciences Po ?

Les 10 questions du questionnaire auxquelles il faut bien se préparer :

- Quel est le trait de personnalite qui vous caracterise le plus ? Illustrez par un fait
- Qu’est-ce qui vous attire dans le monde de l’entreprise ?
- Vous avez connu des obstacles, en quoi vous ont-ils rendu plus fort(e) aujourd’hui ?
- Quel comportement force votre admiration pour une personne ?
- Que voulez-vous vivre dans les 10 ans a venir ?
- Dans quelle activite donnez-vous le meilleur de vous-même ?
- Citez un projet en équipe dont vous etes fier(e)
- Quelle est votre conception de l’excellence ?
- Un événement que vous auriez aimé vivre ? Comment ?
- Dans quelles circonstances avez vous déjà pris des responsabilités ?

Bon, comme je suis un peu sur le forum en ce moment, j'en profite pour faire ce que j'aurais dû faire il y a longtemps.

D'abord, quelques commentaires sur les épreuves :

- Le personnel de l'ENS est très acceuillant, ils font tout pour vous mettre à l'aise, ils proposent des boissons, des gâteaux et de l'eau. Ils vous accompagnent pour trouver votre salle (selon certaines personnes c'est plutôt une nouveauté, à confirmer).
- Les professeurs vous aident à prendre confiance en vous (sauf littérature, j'y reviendrai).
- Les autres candidats sont sympathiques en général, certains même très sympathiques. en général, ils sont aussi très stressés.
- Le public est parfois très sympathique aussi (du genre, ils vous félicitent en sortant des épreuves... mais des fois ils se trompent...) et parfois moins (du genre ils chuchotent, se moquent de vous dans votre dos, etc...) cependant ça ne m'est vraiment arrivé qu'une fois, je crois.
- Les épreuves sont tout à fait faisables (en général)

Je vais y aller petit à petit dans l'ordre chronologique :

- Littérature (8/20) :

L'épreuve est très particulière pour plusieurs raisons :
Les textes que l'on m'a proposés étaient différent du tout au tout. J'ai choisi (et j'ai mal fait ?) un sonnet des Trophées de José-Maria de Hérédia, "La Trebbia". Un texte plutôt facile (même si beaucoup pensaient le contraire). Je vous conseille au passage d'accorder deux minutes de votre temps aux poètes du Parnasse même si selon Mme Auvray ce n'est pas de la poèsie.
Le jury se comporte très mal : ils snobent les candidats (ils vous regardent de haut), ils n'écoutent pas ce que vous dites (ni le commentaire, ni l'entretien d'ailleurs), font autre chose (une des deux membres est partie pendant bien cinq minutes et n'est revenue qu'à la fin) et vous posent des questions sur ce que vous avez dit pour vous faire comprendre que c'était nul (du style : "commentez tel ver" alors que j'y avais pas bien une demi minute pendant l'exposé).
Alors, même si je ne suis pas très bien placé pour le faire, je vous donnerais volontiers deux conseils : d'abord entraînez-vous à utiliser des termes techniques, plutôt qu'un vocabulaire flou. Ensuite ne dites rien à la légère, ne tentez pas de mélanger les genres et soyez prêts à défendre de manière sérieuse ce que vous avez dit. Pour ma part, j'ai un tic qui constite à dire "épique" de façon régulière. J'ai eu droit à une partie de mon entretien qui consistait uniquement à me démontrer que le sonnet n'était pas une épopée (ce que je n'est jamais dit). Vous perdez votre entretien à écouter le prof vous démontrer une évidence et c'est très dommage. Contrairement à d'autres jury, ils n'essaient pas de vous aider à répondre à leurs questions, en les précisant ou en faisant des commentaires sur votre réponse.
Voilà, ce n'est donc pas une épreuve facile et nous y sommes assez mal préparés car Mme Auvray est trop gentille (si elle vous aime bien...) mais on peut s'en tirer quand même (la preuve j'ai eu un note honnorable).

Histoire (10/20) :

Le jury d'histoire, au premier abord m'avait donné la même impression que celui de littérature.
Comme en littérature, les sujets étaient surprenants, un très classique (Les paysans sous la IIIe République) et l'autre plus "surprenant" (Le Saint Siège et les régimes totalitaires) mais forcément infaisable.
Mais en réalité, ils étaient bien plus sympathiques, par exemple ils m'encourageaient d'un signe de tête quand j'hésitais.
Lors de l'entretien, ils ont voulu savoir des choses très larges pour discuter mon analyse du sujet, dont ils m'ont demandé de repréciser certains aspects. Aussi, je vous encourage à toujours être très clairs dans ce que vous dites et de toujours rendre votre problématique évidente et de toujours montrer en quoi votre développement y répond. J'ai eu un note moyenne et donc ils m'ont posé des questions simples et des questions plus précises, mais jamais très difficiles (ou du moins je ne m'en souviens pas). La première question a été : "Mais qu'est-ce qu'un paysan ?" J'avais "oublié" le définir dans mon intro et donc ça n'a pas raté. Ne vous destabilisez pas même si on se dit qu'on a totalement raté l'épreuve car c'est une question difficile. J'ai avoué (bêtement) que je n'en savais rien alors ils m'ont fait réciter tout ce qui entrait dans la catégorie de paysan (ce qui prouvait qu'en réalité je le savais très bien). Ils m'ont fait réanalyser mon sujet en fonction de ce que nous venions de dire. Donc, un nouveau conseil : si vous éludez un aspect du sujet, gardez toujours à l'esprit un début de piste au cas où il faudrait explorer cet aspect.
Puis des questions de culture générales en lien avec mon sujet : Pour montrer la place de l'agriculture en France après la fin de la période (afin de contredire ma thèse), ils m'ont demandé de citer un grand homme politique de la Ve République qui était passé par le ministère de l'Agriculture (il s'agissait de Jacques Chirac). Puis ils m'ont demandé de citer le nom du président de la République en 1938, puis devant mon incapacité à le faire, d'en citer au moins un des années 30 (nouvelle incapacité, je sais c'est la honte, mais c'est pas facile quand on y est).
Bref, un épreuve pas forcément très difficile mais qui demande un bon travail conceptuel (surtout quand on dirait qu'il n'y en a pas besoin) et une bonne culture historique (et aussi le cours d'hypokhâgne !!!)

Latin (15/20) :

Je ne sais pas s'il y a grand chose à dire déjà parce qu'il n'y a pas grand monde qui est succeptible de la passer et ensuite parce que ma note est très haute. Texte sans dico, mais avec du vocabulaire de base (et le texte est tellement simple que la moitiée est superflue). Le jury est cassant mais je suis tombé sur un texte de Pline le jeune. Or j'avais révisé Pline le jeune la veille et un des membres était une spécialiste de Pline. Elle était ravie de ma culture et totalement emballée par mon exposé. J'avais deux fautes de construction sur un texte d'une vingtaine de ligne d'une grande limpidité. Entraînez-vous à lire en latin, par exemple le De Viris Illustribus de l'Abbé Lhomond. Ayez de bonnes connaissances historiques. Si c'est votre cas, prenez latin !

Remarque : si vous choisissez latin et que vous êtes concourables (et vous l'êtes !!!!!!) dites le plusieurs fois à Madame Auvray, demandez lui de faire des oraux. Elle le fait très bien, avec beaucoup de zèle et c'est génial, même pour progresser tout simplement. Seulement, elle oublie de le faire. Elle a découvert en Mai que je passais le latin à l'oral (elle me faisait passer des oraux mais ne se doutait que c'était parce que j'avais choisi le latin)...

Philisophie (5/20) :

Comme le latin, je ne vais pas m'apensentir, parce que ma note est trop mauvaise pour que mon récit ait une quelconque valeur exemplaire. Les sujets sont aussi très surprenants. Ne vous effrayez pas, prenez en un et oubliez l'autre surtout. Le jury est très très gentil, il vous soutient, vous propose des pistes de réflexions que vous n'avez pas envisagées. Mon problème en philosophie c'est que je ne suis pas assez clairs et que mes exposés sont pleins de "sauts logiques" qui font que si on ne me connaît pas, on est incapable de suivre ce que je racconte (que ce soit bon ou mauvais d'ailleurs). Evitez ça à tout prix !

Italien (13/20) :

Une fois de plus, ça ne concerne pas beaucoup de monde. Mais comme j'ai déjà écrit fait un petit compte rendu de mon épreuve à Mme Lucciani je vous le poste quand même :
Tout d'abord, il m'a semblé que j'avais globalement raté l'épreuve. J'ai balbutié sans arrêt, fait des fautes de grammaire terribles (telles que "Si ha due genitori") et de pluriels que j'ai heureusement corrigés à chaque fois que je les ai repérés (comme "le dolore") ainsi qu'une dizaine de barbarismes minimum. Mais peut-être ais-je focalisé mon attention sur ces quelques fautes faisant de cas particuliers un cas général. Il ne me semble pas avoir non plus brillé par ma maîtrise de points de grammaire compliqués (sauf peut-être des concordances des temps complexes, qui sont, il me semble ma spécialité et que je fais parfois sans réfléchir). Il me semble en revanche avoir utilisé un vocabulaire varié et parfois riche ("schierarsi" est le seul que j'ai utilisé volontairement, diverses tournures pour introduire mes phrases, etc...), mais là encore, je suis capable de bien mieux.
Pour le contenu de l'exposé, rien d'extraordinaire. J'ai fait un commentaire composé ordinaire et étant donné que je ne maîtrisais pas du tout la question des familles recomposées je n'ai pas fait de références à l'actualité. Toutefois, comme j'avais quand même des connaissances sur la famille, j'ai pu comparer le point de vu du Pape avec celui des sociologues français et le jury a jugé mes références à François de Singly "interressanti".
En ce qui concerne le jury, ils m'ont fait comprendre que le texte était un prétexte pour parler et qu'ils n'accordaient aucune importance au temps que durerait mon exposer. En effet, j'ai tenu environ 15 minutes au lieu de 20 et ils ne m'en ont pas tenu rigueur. Ils m'ont ensuite exposé leur point de vue sur la question, m'ont demandé de l'examiner puis m'ont demandé le mien. Enfin, après avoir mis dehors le public, ils m'ont demandé ce que je comptais faire après et nous avons énuméré ensemble quelques noms d'historiens. L'épreuve a fini entre 5 et 10 minutes avant l'heure prévue (et ce fut le cas des deux autres candidats) ! A aucun moment nous n'avons repris mes fautes (c'est perturbant...).

qu'est-ce qu'on fait ? on fait un nouveau topic pour les oraux de cette année ?

Ou vous continuez celui-là. Je pense que c'est très utile de parler des oraux, mais il n'y a plus personne qui vient sur ce forum. Y a-t-il une autre solution ?

Je dis quelques trucs maintenant parce que c'est frais.

J'ai passé les oraux de l'ESCP aujourd'hui. 4 épreuves, deux langues, un entretien et une option (maths pour moi). J'en dirai plus quand les résultats seront tombés.
Convocation à 7 heures précises, pour montrer un film nul et nous donner des serviettes avec des prospectus et un t-shirt qu'on se trimballe toute la journée, mais c'est très sympa, un petit déjeuner est offert je crois. Les oraux démarrent assez vite après. On a les horaires de passage en arrivant, et quand on ne fait rien, on peut jouer au ping-pong, discuter avec les admisseurs, réviser, lire les journaux à disposition, etc. Un quart d'heure avant les oraux, on est appelés et les admisseurs nous conduisent jusqu'à la salle de préparation ou, le cas échéant, à la salle d'entretien. On y est à l'avance, donc on poireaute et on stresse un peu, mais ça va.
Les épreuves de langues : 20 minutes de préparation, une dizaine de minutes de passage (résumé puis commentaire, il faut être très scolaire et faire un plan etc.), pas de questions personnelles, mais les examinateurs demandent son avis au candidat sur le sujet en question. En anglais, il était question de la corruption au sein de la FIFA, et en allemand de la perte de vitesse du bio. Les examinateurs sont sympas, même s'ils ont failli mourir de chaud puisqu'il faisait plus de 30°.

J'en profite pour vous dire d'enlever votre veste, même si vous pensez que c'est pas la peine. Oui, on a la classe avec sa veste mais une fois que le jury vous a vus entrer, enlevez-la, parce qu'après c'est trop tard, vous n'oserez plus.

En maths, une demi-heure de préparation, puis passage, et question sans préparation. Le jury est compréhensif et cherche à aider le candidat, ça c'est sympa. On peut proposer plein de trucs, mais le piège c'est par exemple de se faire embarquer dans une intégration par parties d'une fonction immonde alors que, certainement, beaucoup de méthodes plus rigolotes existent.

Pour l'entretien, le jour des résultats est communiqué un questionnaire à remplir, et à ramener le jour des oraux avec une photo. Le questionnaire est axé sur la personnalité, genre "quels sont vos centres d'intérêt", "citez une expérience qui vous a marqué", etc. Le jury est composé d'un prof et de 2 pros, apparemment, dans mon cas deux anciens élèves, et ils se présentent puis c'est à vous. Ils embraient ensuite sur le questionnaire (qu'ils lisent juste avant que vous rentriez pour vous faire poireauter encore plus), en vous demandant de préciser, de développer, etc. Je n'ai pas eu de question vraiment embêtante, à part "comment vos amis vous décriraient-ils ?".

Bien dormir et être bien dans ses fringues, je pense que c'est le principal.


J'ai aussi passé les tests psychtechniques de l'ESSEC. Ils ont lieu quelques jours seulement après la publication des résultats, cette année résultats le 20 et tests le 23. C'est une bonne idée de s'entraîner avant, c'est des tests de logique bizarre, il faut être très en forme parce que c'est épuisant. Je continue plus tard.

mpulko a écrit:

Je pense que c'est très utile de parler des oraux, mais il n'y a plus personne qui vient sur ce forum.

D'ailleurs, c'est triste. Peut-être que Tanguy Cornu pourrait vous aider à faire un peu de pub pour une super plate-forme de partage de fiches et de vocabulaire pour les colles de SES ?

Il faudrait surtout que les jeunes de HK se le réapproprient (genre les photo de Marco protège Chuck, ça doit plus trop leur parler), et que les Kh ne le boude pas malgré la liste de beitone. Brefle, faut qu'ils y trouvent quelque chose (les DMs de math sont déjà quelque chose de très concret).

Le forum subit de plein fouet la concurrence de la liste de diffusion, qui est malheureusement encombrée de babioles du niveau "passe moi le sel".
J'ai par exemple en mémoire une annonce concernant la vaccination contre le papillomavirus qui "ne s'adresse qu'à des jeunes femmes dont on peut affirmer l'absence d'infection par un virus HPV, en d'autres termes, avant le 1° rapport sexuel ."

Il y a aussi le facebook de la classe depuis cette année qui tend à se substituer au forum.

Je vais essayer à le rentrée de recadrer sans faire le rabat-joie :

liste de diffusion : docs de Beitone et annonces concernant la classe qui ne sont pas sujettes à discussion (pour éviter le flood).

forum : discussions concernant les cours de près ou de loin

facebook : conneries diverses et vaccination

on a qu'à renommer ce topic "autres, mais pas oraux" (oui je sais, faut que je finisse le compte-rendu)